Bonjour ! Est-ce que vous saviez que M. B. est devenu professeur à cause d’un pari entre amis ?
Aujourd’hui, on va apprendre un peu plus sur lui et découvrir la personne qui se cache derrière le prof d’anglais que vous voyez tous les jours en classe.
Un gamer?
D’abord, il faut savoir que M. B. est quelqu’un qui adore les histoires sous toutes leurs formes. Il lit énormément, surtout de la fiction, mais toujours par “phases”. Il peut passer plusieurs mois où il lit un livre par jour, puis plus rien pendant plusieurs mois. Il aime aussi regarder beaucoup de séries et de films. Et cette passion se retrouve également dans les jeux vidéo qu’il choisit ; il y a trois genres qui l’intéressent particulièrement : d’abord les RPG japonais pour leurs histoires longues et dramatiques. “Je ne peux que vous recommander Final Fantasy 10 qui est visuellement et musicalement toujours passionnant, la série des Kingdom Hearts qui commence comme une histoire enfantine et devient de plus en plus complexe et mystérieuse, et la saga des Persona”. Ensuite les jeux de stratégie qui demandent de réfléchir à chaque choix : “J’ai passé des milliers d’heures avec Civilization 4 et 6. Il y a tellement de paramètres à gérer pour tenter de remporter des victoires culturelles, militaires ou scientifiques, en s’adaptant à son lieu de départ et ses voisins, je peux passer des dizaines d’heures sur une partie, avec mon cerveau en pleine ébullition constante. Ça m’apaise, bizarrement ! Pareil avec la saga des Heroes of Might and Magic et le prochain volet (Olden Era) dont la demo jouable est sur Steam”. Enfin les jeux de réflexion où l’intrigue se dévoile petit à petit : “Toujours dans la réflexion, l’an dernier je me suis retrouvé par Blue Prince. Le concept est simple, des puzzles et des étapes à comprendre pour trouver la pièce secrète d’un manoir, mais petit à petit, une histoire complexe se dessine sur fond de dictature, résistance et secrets. Je n’ai toujours pas fini de percer tous les mystères du jeu. Je n’ai pas toujours le temps ni l’envie de jouer, là encore, je fonctionne par phases, mais même si je ne finis pas tous les jeux que je commence, ce n’est pas grave ; j’ai rempli mon rêve d’enfant quand je suis devenu Testeur de jeux vidéos et que j’ai eu des fiches de salaire pour ça.”

En dehors du travail, M. B. essaie de prendre soin de lui. Il tente de faire environ cinq ou sixheures de sport par semaine pour rester en forme. “En fait, j’étais obèse quand j’étais adolescent. J’ai lutté avec les troubles alimentaires et le sport reste une façon pour moi de ne pas déraper. Le Moi de 14 ans n’aurait jamais cru qu’un jour je pourrais courir pour le plaisir. Pourtant, j’avais tort de détester le sport. Je pense que j’avais plutôt peur d’échouer et du regard des autres…” Il évite aussi les applications comme TikTok et Instagram parce qu’il sait qu’elles peuvent devenir très addictives, et qu’on peut se retrouver en train de scroller sur TikTok sept heures plus tard. “Je suis comme tout le monde, j’aime me vider la tête, et les smartphones sont une invitation à ne plus jamais “attendre”. Mais quand je me rends compte qu’un jeu ou une app devient ma première pensée au réveil, entre deux cours ou devant un film, je me dis que ce n’est plus vraiment un plaisir, c’est que j’en suis mentalement prisonnier, esclave. Quand je m’en rends compte, je supprime directement l’app en question. Ça demande toujours un peu de discipline, le cerveau veut toujours nous fait croire qu’il en a besoin, qu’il apprend, qu’il éprouve du plaisir, mais c’est faux. Attendre, observer, penser sont des activités qui stimulent créativité et introspection.”
Pourquoi prof?
Quant à son entrée dans l’enseignement, elle est tout sauf ordinaire. Quand M. B. était enfant, il disait qu’il voulait faire absolument n’importe quel métier sauf professeur. Mais son meilleur ami, qui voulait devenir prof d’espagnol, ne se présentait pas à toutes les épreuves du concours à cause du stress et d’angoisses. “Je l’ai engueulé, c’était sa passion, et il fuyait… Il était énervé et m’a dit que si j’etais si malin, je pouvais aussi passer le concours et voir que ce n’était pas si simple. Il a payé mes frais d’inscription en ligne (genre 5 euros), et j’ai passé un an à préparer le concours. Au final, je n’avais pas particulièrement envie de réussir, mais je suis assez compétitif, et j’ai réussi les écrits puis les oraux. Mon pote a réussi également. Mais après quelques années, je suis parti. Ce n’était pas ma vocation, à l’époque. Et j’avais trop de choses à apprendre et à découvrir”.
Quel conseil de vie donneriez-vous aux élèves?
“Je pense qu’on se limite soi-même. Au lycée, j’étais persuadé d’être nul en maths, pas intéressé par les autres, et incapable de faire des efforts. Ma mère (qui n’a pas fini le lycée) m’a aussi dit à la même époque “tu es comme moi, la fac ce n’est pas pour toi, tu passerais tout ton temps au café à sécher les cours” et j’etais assez d’accord avec elle. Pour cette raison, je me suis mis à travailler dans le commerce. Mais après deux ans, je me suis ennuyé intellectuellement. Je me suis inscrit en fac d’anglais parce que je voulais un diplôme “facile”. Grâce à des profs hyper cultivés, je me suis rendu compte que je pouvais m’intéresser à des oeuvres obligatoires, que je pouvais être excellent en dissertations (si j’étais nul avant, c’est parce que je passais mes cours de lycée à dessiner). J’ai compris mes points forts très tard, et j’aurais sûrement pu suivre un chemin vraiment différent si je n’avais pas eu autant de fausses certitudes sur moi de mes 14 à 18 ans. C’est pour cela que je veux toujours vous challenger pour que vous vous rendiez compte que vous êtes capables de bien plus que vous ne le pensez !”
Pour finir, un grand merci à M. B. d’avoir partagé un peu de son histoire. Grâce à lui, on découvre qu’un prof peut avoir un parcours inattendu et des passions intenses.
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