Tout le monde connaît cette maladie qui ravage de nombreuses personnes mais connaissons-nous réellement cette maladie ?
Une maladie loin d’être éradiquée
Le SIDA et le VIH semblent osciller entre l’image d’une maladie incurable et dangereuse, et celle d’un virus quasiment éradiqué, ou sans gravité. Malheureusement, cela dépend beaucoup des régions du globe : en effet, dans certains pays, cela reste un véritable fléau qui détruit de nombreuses vies. Et, sans une éducation précise et claire sur les risques, les modes de transmission, les traitements et la prévention, il est fréquent de lire ou d’entendre de nombreux avis erronés.
Alors soyons direct, il ne faut pas stigmatiser les personnes qui en souffrent. De même, certaines personnes sont indétectables et ne peuvent pas transmettre le virus, mais le plus important, c’est d’effectuer de se protéger et de faire des dépistages réguliers. Le VIH continue de circuler.
Mais alors, quel est son fonctionnement ?
Le système immunitaire
L’organisme humain peut être la proie des êtres microscopiques appelés microbes. S’ils pénètrent les barrières naturels de l’organisme (peau ou muqueuse) suite à une contamination, ces derniers ont la propriété de fabriquer des poisons appelés toxines ou antigènes. Pour contrer les agressions microbiennes, l’organisme dispose de moyen de défense représenté par les leucocytes.
Un leucocyte (ou globule blanc) est une cellule spécialisée dans les réactions immunitaires lors d’une infection. Il existe deux sortes de leucocytes : les phagocytes et les lymphocytes.
● Les phagocytes interviennent dans la réaction rapide de l’organisme face à une infection. Lorsque des éléments étrangers pénètrent dans l’organisme, les phagocytes viennent près du lieu d’entrée des éléments étrangers, les entourent, les ingèrent et les piègent dans de grandes vacuoles. C’est la phagocytose.

● Lorsque cette première réaction est insuffisante, une seconde réaction de l’organisme se met en place. Cette réaction dite “réaction lente” se produit au bout de plusieurs jours et débute dans les ganglions lymphatiques. Suite à la destruction du corps étranger, les phagocytes circulent dans le sang, la lymphe, puis dans les organes lymphatiques secondaires notamment les ganglions où ils rencontrent les lymphocytes à qui ils présentent les antigènes rencontrés et digérés. Les lymphocytes capables de reconnaître les antigènes sont sélectionnés. Il s’ensuit une multiplication rapide des lymphocytes sélectionnés, qui fabriquent des anticorps spécifiques qui vont se fixer sur l’antigène correspondant. Il y a alors formation de complexe anticorps/antigène, c’est le phénomène d’agglutination (N.B. Les anticorps ne peuvent pas détruire le microorganisme pathogène comme les phagocytes, en revanche les anticorps peuvent neutraliser la toxine qu’ils sécrètent). Le phagocyte reconnaît ce complexe, s’y fixe et englobe l’ensemble. On distingue deux catégories de lymphocytes : les lymphocytes B et les lymphocytes T.
Les lymphocytes B sont très efficaces pour lutter contre les infections bactériennes mais moins face au virus. Ce qui met en évidence une seconde catégorie de lymphocytes, les lymphocytes T.
Les lymphocytes T sont à leur tour divisés en deux catégories : les lymphocytes T4 et les lymphocytes T8.
Les lymphocytes T4 agissent sur les lymphocytes B en les simulant après recrutement pour qu’ils se multiplient, ils sont “des donneurs d’ordre”. Sans eux, les lymphocytes B ne fonctionnent pas.
Le Virus de l’immunodéficience humaine (VIH)
Et c’est là que le virus de l’ immunodéficience humaine (VIH) intervient. Bien avant les symptômes, le virus du VIH est déjà présent dans l’organisme, il se multiplie en se cachant dans les cellules, de ce fait l’organisme ne le détecte pas, tout en se cachant il détruit les lymphocytes T4 provoquant alors le syndrome de l’immunodéficience acquise : le SIDA. Malheureusement, c’est à ce moment que le virus est
détecté. L’organisme ne peut plus réagir efficacement mais possède les anticorps spécifiques pour éliminer le virus, on dit que ces personnes sont séropositives.
Cependant le corps dispose aussi de moyen pour détecter les virus à l’intérieur des cellules, ce sont les lymphocytes T8 surnommés “les tueurs de cellules”. Elles sont capables de se déplacer vers des cellules infectées par des virus, de les reconnaître et de les détruire directement.
La destruction par les anticorps n’étant pas possible, les lymphocytes agissent comme des tueurs en sacrifiant les cellules infectées.
Dans ce cas pourquoi le virus n’est pas détruit ?
Les lymphocytes T8 sont en effet très efficaces pour détecter les virus dans une cellule mais le problème c’est que lorsque le SIDA se déclare toutes les cellules sont déjà infectées. Et si toutes les cellules sont infectées vous vous imaginez bien que les lymphocytes T8 vont se mettre à engloutir toutes les cellules de l’organisme. C’est le dernier coup fatal pour la personne.
Mais savez-vous que le virus du sida ne tue pas la personne directement ?
En effet, étant donné que les lymphocytes T4 (les donneurs d’ordres) ont été détruits, si la personne infectée attrape ne serait-ce qu’une simple grippe, cela peut suffire à la tuer car elle n’a plus de défense immunitaires pour se protéger.
Les traitements disponibles pour le VIH/SIDA
Aujourd’hui, grâce aux progrès médicaux, vivre avec le VIH n’a plus la même signification qu’avant. Les traitements permettent de vivre longtemps, avec une vie presque normale.
1. Les traitements : les antirétroviraux (ARV)
Les médicaments utilisés contre le VIH s’appellent antirétroviraux.
Ils ne guérissent pas du virus mais ils le contrôlent.
Objectifs des ARV :
- empêcher le virus de se multiplier
- réduire sa quantité dans le sang (charge virale) jusqu’à devenir indétectable
- Protéger et renforcer le système immunitaire
- empêcher la progression vers le SIDA
Le traitement combiné
On utilise plusieurs ARV en même temps (souvent 2 ou 3 dans un même comprimé). C’est la trithérapie.
Exemples de familles d’ARV :
- Inhibiteurs de fusion
- Inhibiteurs de protéase
- Inhibiteurs d’intégrase
- etc..
Ces familles bloquent différentes étapes de la multiplication du VIH.
2. Prise du traitement
Aujourd’hui, les traitements sont souvent :
- en 1 comprimé par jour
- avec peu d’effets secondaires
- très efficaces si pris régulièrement
Une personne sous traitement avec charge virale indétectable ne transmet pas le virus !
« indétectable = Intransmissible » ou “I=I”.
3. Les traitements d’urgence et de prévention
En plus des traitements pour les personnes vivant avec le VIH, il existe d’autres soins d’urgence et préventifs :
Le TPE (Traitement Post-Exposition)
- médicament à prendre après un risque d’exposition (dans les 48h maximum)
- dure 28 jours
- réduit fortement le risque d’infection
La PrEP (Prophylaxie Pré-Exposition)
- traitement préventif pour les personnes très exposées au risque
- prise régulière (permet d’éviter l’infection par le VIH)
Grâce aux antirétroviraux, l’infection par le VIH est aujourd’hui une maladie chronique contrôlable. Le traitement permet de vivre longtemps, de protéger son système immunitaire et de prévenir la transmission. Les traitements de prévention (PrEP, TPE) complètent les stratégies pour limiter les nouvelles infections.
Discover more from
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
